La galerie Almine Rech est heureuse de présenter pour la première fois et dans tous ses espaces une nouvelle exposition personnelle d’Angel Vergara (Mieres, Espagne, 1958).
Apres sa représentation remarquée au Pavillon belge de la dernière Biennale de Venise avec sa réalisation « Feuilleton, les sept péchés capitaux »*, Angel Vergara poursuit ici, le travail entamé depuis plusieurs années. Il monte et associe des images prélevées dans les medias qui servent de trame à l’acte de peindre, à la peinture qui se fait dans le temps et le mouvement des images, pour peu à peu les absenter, en une sorte d’inexorable recouvrement, pour leur redonner, en quelque sorte, la couleur, l’épaisseur et la consistance qu’elles auraient perdues. Par touches successives, gestes retenus ou plus amples, utilisant différents instruments, l’action du peintre s’installe dans les images, elle les désigne, les souligne, les poursuit. S’il nous semble qu’elle n’arrive jamais à les rattraper, c’est justement pour signifier une autre temporalité, pour donner corps à l’écart nécessaire qui nous distancie peu à peu des images afin de nous transporter dans l’univers particulier de la fabrication d’une œuvre.
Le nouveau projet d’Angel Vergara nous entraîne dans l’univers de l’un des grands récits littéraires de la modernité. Si « and yes I said yes I will Yes » est emprunté aux derniers mots d’Ulysse de James Joyce, il résonne aussi, pour l’artiste, comme le prétexte à l’affirmation, maintes fois répétée, d’une jubilation propice à la peinture. C’est dans le sillage du récit de Joyce, qu’Angel Vergara construit sa propre fiction, convoquant au travers d’un nouveau montage vidéo, conçu comme un casting, des célébrités omniprésentes sur nos écrans. Leonardo Di Caprio, Isabelle Huppert, Lady Gaga… et bien d’autres, deviennent les personnages de cette odyssée. Ils traversent des lieux propres à l’imaginaire de l’artiste et servent aussi sa propre temporalité, le périple d’une journée de peinture dans le flux des images. C’est cette circulation que la couleur vient souligner, poursuivre et entamer pour parfois la fixer, comme des instantanés, dans une série de peintures mises en scène dans l’espace de la galerie.
Au travers d’un dispositif spécifique conçu par l’artiste, nous sommes invités à faire le voyage, à nous laisser conduire dans une traversée de l’époque, des signes et des modèles établis, un voyage du regard qui nous entraîne vers cet horizon esthétique où vient s’affirmer la possibilité d’une peinture émancipée, la promesse tenue d’un infini de possibilités…
*La galerie présente dans une salle adjacente les sept projections simultanées de « Feuilleton, les sept péchés capitaux ». Cette installation sera aussi visible du 16 septembre 2012 au 10 mars 2013, au ZKM (Zentrum fur Kunst und Medientechnologie, Karlsruhe) dans le cadre de la reprise de l’exposition « Art and press » récemment présentée au Martin Gropius Bau de Berlin et du 28 septembre au 21 octobre 2012 au Printemps de Septembre à Toulouse.