Gwen O'Neil Over the Ridges and through the Passes

Almine Rech Paris is pleased to announce Over the Ridges and through the Passes, Gwen O’Neil's first solo exhibition with the gallery, on view from May 11 to June 14, 2024.

“Over the ridges and through the passes,” Gwen O’Neil’s first exhibition with Almine Rech presents a series of new paintings inspired by unique weather and light conditions endemic to southern California. Like many West Coast-based artists—notably those associated with the Light and Space movement such as Larry Bell, Mary Corse, and Dewain Valentine—O’Neil seeks to capture the combination of natural and artificial factors responsible for southern California’s dramatic environment. Acknowledging that the fiery sunsets and hazy glow associated with Los Angeles are largely the result of air pollution, O’Neil’s paintings are as foreboding as they are dazzling.

Channeling painters like Georges Seurat and Paul Signac, O’Neil composes her compositions—typically swirls, curls and waves of intense and varied colors—out of individual daubs of paint. Placing different colors next to each other on the canvas (rather than mixing them on a palette), O’Neil creates hazy volumes that seem to pulsate as we fix on them. Up close, these abstractions, which she bases on natural forms ranging from the tiny spirals inside seashells to massive murmurations of birds, break down into individual marks, like a digital photograph disintegrating into pixels. A constant push and pull between micro and macro perspectives in O’Neil’s work keeps the viewer’s eye coming back to the surfaces of her canvas—as do seemingly errant touches of color that “pop,” instead of blending with the surrounding hues. Unexpected dashes of hot pink or chartreuse, for example, disrupt the illusion of distance or volume. The effect recalls similarly surprising painterly flourishes found in landscapes by Claude Monet, Vincent van Gogh or even Joan Mitchell. Similar to the blazing, almost neon orange sun in Monet’s famous Impression Sunrise, 1872, certain aspects of O’Neil’s compositions seem intended to emphasize the materiality of paint itself. 

In addition to light effects, O’Neil has found inspiration in natural phenomena like starling murmurations and, most recently, the Santa Ana winds. Her paintings translate the dizzying patterns created by thousands of birds flying and swooping into colorful swirling compositions that communicate a sense of awe, but also danger. Stunning though they are, starlings are an invasive species. With this in mind, O’Neil’s paintings can be understood not only as appreciations of the birds’ incredible synchronized configurations, but also as a kind of alarm bell signaling a potential threat to the ecosystem. 

The works on view in Paris continue O’Neil’s exploration of California’s infamous Santa Ana winds, a likewise duplicitous marvel she has been painting since 2023. These strong winds are the bearer of beautiful clear skies and dry weather, but also have the potential to cause massive destruction. Warm, dry air creates prime conditions for forest fires, which is why Native American tribes have referred to these intense storms as “devil winds.” In addition wreaking havoc on the natural landscape, the Santa Anas are associated with all kinds of strange reactions in humans ranging from physical ailments, like headaches, to psychological ones, like depression and anxiety. In paintings like Canyon Vibrations and Mountain Pass (all works 2024), O’Neil captures both tangible and eerie effects of this force of nature.

As an East Coast native who grew up between New York City and East Hampton, O’Neil initially worried she might find California’s lack of seasons perturbing. Indeed, fall foliage, winter snow, spring blooms and summer heatwaves, have been replaced with wildfires, flooding, and sea-level rise. With an acute awareness of her immediate surroundings, O’Neil has developed an artistic practice that documents and raises questions about the effects of human caused climate change on her own backyard. Resonating well beyond, her paintings are deceptively beautiful warnings about the precarity of our planet.  

— Mara Hoberman, art critic

Almine Rech Paris a le plaisir d'annoncer Over the Ridges and through the Passes, la première exposition de Gwen O’Neil, qui aura lieu du 11 mai au 14 juin 2024.

Over the ridges and through the passes, première exposition de Gwen O’Neil chez Almine Rech, regroupe un ensemble de nouvelles œuvres inspirées par les conditions météorologiques et la luminosité très particulière qui caractérisent la Californie du Sud. Comme nombre d’artistes qui ont choisi la côte Ouest, notamment ceux que l’on associe au mouvement Light and Space - Larry Bell, Mary Corse ou Dewain Valentine - Gwen O’Neil cherche à appréhender la conjonction des facteurs naturels et artificiels qui confère au sud de la Californie sa nature si spectaculaire. Bien conscients que les crépuscules flamboyants et la lumière vaporeuse typiques de Los Angeles sont largement dus à la pollution atmosphérique, les tableaux d’O’Neil sont aussi inquiétants qu’ils sont éblouissants.

Dans un geste qui rappelle Georges Seurat ou Paul Signac, O’Neil réalise ses compositions - tourbillons, volutes ou vagues de couleurs intenses et variées - à partir de touches de peinture autonomes. En plaçant différentes couleurs côte à côte sur la toile (plutôt qu’en les mélangeant sur une palette), O’Neil crée des volumes vaporeux qui semblent palpiter sous le regard. De près, ses abstractions inspirées par les formes de la nature - des minuscules spirales de coquillages marins aux immenses nuées d’oiseaux - se décomposent en traces individuelles, comme la photographie numérique se désintègre en pixels. Ce va-et-vient constant entre perspectives micro et macro dans le travail d’O’Neil ne cesse d’attirer l’œil du regardeur vers les surfaces de la toile, comme ces touches de couleur apparemment errantes qui surgissent çà et là sans se mêler aux teintes voisines. De surprenants éclats - rose vif ou vert pomme, par exemple - perturbent l’illusion de distance ou de volume. L’effet rappelle les fioritures picturales tout aussi inattendues que l’on trouve dans les paysages de Monet, van Gogh, ou même Joan Mitchell. A l’instar du soleil flamboyant, orange quasi fluo du célèbre Impression, soleil levant de Monet (1872), certains aspects des compositions d’O’Neil semblent destinés à souligner la matérialité de la peinture elle-même.

Au-delà des effets de lumière, O’Neil trouve son inspiration dans certains phénomènes naturels comme la ‘murmuration’ des étourneaux ou, plus récemment, les vents de Santa Ana. Ses toiles reflètent les motifs vertigineux formés par ces milliers d’oiseaux, virevoltant et plongeant dans des compositions tourbillonnantes et colorées qui provoquent l’émerveillement, mais suggèrent aussi le danger. Aussi spectaculaires soient-ils, les étourneaux sont en réalité une espèce invasive : les toiles de Gwen O’Neil peuvent donc s’appréhender non seulement comme un hommage aux formidables chorégraphies synchronisées des oiseaux, mais aussi comme une sorte de signal d’alarme face à un écosystème potentiellement menacé.

Dans les œuvres présentées à Paris, Gwen O’Neil poursuit son exploration des inquiétants vents de Santa Ana, prodiges de la nature tout aussi trompeurs qu’elle peint depuis 2023. En Californie, ces vents puissants sont synonymes de beaux ciels dégagés et de temps sec, mais portent aussi en eux un terrible potentiel de destruction. L’air chaud et sec crée les conditions idéales pour les feux de forêt, ce qui a valu à ces tempêtes intenses le surnom de ‘vents diaboliques’ chez les tribus amérindiennes. Non content de ravager les paysages naturels, le Santa Ana est également associé à toutes sortes de réactions étranges chez les humains, à la fois physiques (maux de tête) et psychologiques (dépression et anxiété). Dans des toiles comme Canyon Vibrations ou Mountain Pass (toutes de 2024), O’Neil saisit les effets à la fois concrets et énigmatiques de cette force de la nature.

Gwen O’Neil, qui a grandi sur la côte Est entre New York et East Hampton, appréhendait en arrivant en Californie l’absence de saisons marquées. Feuillages mordorés de l’automne, neiges hivernales, floraisons printanières et canicules estivales cèdent ici la place aux feux de forêt, aux inondations et à la montée des eaux. Avec une conscience aiguë de son environnement immédiat, O’Neil développe ainsi une pratique artistique qui documente et interroge les effets du changement climatique anthropique sur sa région d’adoption. Mais bien au-delà, ses peintures résonnent comme des avertissements d’une beauté trompeuse sur la fragilité de notre planète.

— Mara Hoberman, critique