Regards actuels sur la Figuration Narrative

This exhibition is based on the collection of the Eur'Art Endowment Fund. Its president, Dominique Defontaines, acquired important works by artists of the Narrative Figuration movement over a period from 1964, the date of the first exhibition, ‘Mythologies quotidiennes’ (Everyday Mythologies), to 1977, the date of the second exhibition, both of which were presented at the Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. ‘Narrative art is any visual work that refers to a figurative representation of duration, through its style and composition, without necessarily telling a story in the strict sense of the term,’ wrote Gérald Gassiot-Talabot in 1967. What interested this collector was also the European dimension of this movement. In 1964, when the first exhibition was held, he noted that only ten of the 34 artists on display were French, with the others coming from 11 other European countries. But he explained his true commitment in his choices: ‘The militant paintings that sought to create art in direct contact with the world seemed to me to be more like illustrations of ideas. I preferred those that touched my sensibility and appealed more to my imagination.’ It is through this particular commitment that his collection, the result of personal choice, exudes a coherence that gives it its full artistic power. 

The Musée des Beaux-Arts in Dole, the first stop on this travelling exhibition, is an institution that has actively contributed to the recognition of Narrative Figuration, both through its temporary exhibition policy and by enriching its collections with emblematic works from this essential artistic movement in France. Sébastien Sévery, its curator, writes: "In France, it was May 1968, the end of Gaullism, the break with the past declared by Giscard at the beginning of his term. Elsewhere in the world, it was the Vietnam War, the assassinations of Martin Luther King and Robert Kennedy, the student movements in Mexico, the Prague Spring, Pinochet's coup d'état, the death of Mao, Brezhnev replacing Khrushchev... a decade of major political changes and ruptures. Amidst aesthetic and intellectual diversity, if we had to identify one common element of the Narrative Figuration movement, it would be political engagement. "

This exhibition is co-produced by three museums in France in 2025-2026: the Fine Arts Museums of Dole, Chambéry and Hospice Saint-Roch in Issoudun, as well as the Espace Mirabeau in Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône Departmental Council). The works from the Eur'Art collection will thus interact, in each of the exhibitions, with a selection of works chosen by the curators from their own collections. At the Musée des Beaux-Arts in Dole, the choice naturally fell on a selection of paintings from the Narrative Figuration movement, which our institution has been collecting since the early 1980s. 

La Fabrique Centre d'art, the organiser of these exhibitions, is publishing a reference book under the editorial direction of Bruno Bernard, with a preface by Jean-Luc Chalumeau, an art historian and critic who experienced the events relating to the history of Narrative Figuration at first hand. He writes: ‘It should be noted here that the artists of Narrative Figuration did not fall into the trap of didacticism inspired by Bertolt Brecht. All deeply influenced by the “thought of '68”, particularly the theories of Herbert Marcuse, they understood that the subversive potential of their works had to lie in their aesthetic dimension rather than in a more or less explicit discourse.’ This book will also contain texts by all the actors and participants in the itinerancy of this exhibition.

This return to the Narrative Figuration of the 1970s follows on from a series of major group exhibitions, notably the one organised by our institution and the Musée des Beaux-Arts d'Orléans in 2006, and even more so the one presented in 2008 at the Grand Palais. These exhibitions highlighted not only the major artists who brought it to prominence, but also the collective force that unites them. Unlike many artistic movements of the 20th century, it is not based on aesthetics, but more fundamentally on the relationship to the image as a vehicle for challenging consumerism and post-colonial global economic imperialism. This commitment remains as relevant as ever in today's society, which is undergoing profound upheavals and major crises.

Cette exposition a pour base la collection du Fonds de dotation Eur’Art. Son président, Dominique Defontaines, a acquis d’importantes œuvres d’artistes de la Figuration Narrative sur une période allant de 1964, date de la première exposition « Mythologies quotidiennes », jusqu’en 1977, celle de la seconde exposition, présentées toutes deux au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris. « Est narrative, toute œuvre plastique qui se réfère à une représentation figurée de la durée, par son écriture et sa composition, sans qu’il y ait toujours à proprement parler de récit », écrivait Gérald Gassiot-Talabot en 1967. Ce qui a intéressé ce collectionneur est aussi la dimension européenne de ce mouvement. Il a constaté en 1964, date de la première exposition, qu’il n’y avait qu’une dizaine d’artistes français sur les 34 artistes exposés, les autres venant de 11 autres pays européens. Mais il explicite ainsi son véritable engagement dans ses choix : « Les peintures militantes qui voulaient fabriquer un art en prise directe avec le monde, m’ont semblé être plus des illustrations d’idées. J’ai préféré celles qui touchaient ma sensibilité et sollicitaient plus mon imaginaire. ». C’est par cet engagement particulier que sa collection, issue d’un choix personnel, dégage une cohérence qui lui donne toute sa force plastique. 

Le musée des Beaux-Arts de Dole, première étape de cette exposition itinérante, est une institution qui a activement contribué à la reconnaissance de la Figuration Narrative, tant par sa politique d’expositions temporaires que par l’enrichissement de ses collections avec des œuvres emblématiques de ce courant artistique essentiel en France. Sébastien Sévery, son conservateur, écrit : « En France, c’est mai 68, la fin du gaullisme, la rupture affichée par Giscard à ses débuts. Ailleurs dans le monde, c’est la guerre au Vietnam, les assassinats de Martin Luther King et Robert Kennedy, les mouvements étudiants au Mexique, le printemps de Prague, le coup d’état de Pinochet, la mort de Mao, Brejnev qui remplace Krouchtchev… une décennie de changements politiques majeurs, de ruptures. Dans la diversité esthétique et intellectuelle, si on devait garder un élément commun au mouvement de la Figuration Narrative, ce pourrait être l’engagement politique. » 

Cette exposition est coproduite par trois musées en France en 2025-2026 : les musées des Beaux-Arts de Dole, de Chambéry et de l’Hospice Saint-Roch à Issoudun, ainsi que l’Espace Mirabeau d’Aix-en-Provence (Conseil Départemental des Bouches du Rhône). C’est ainsi que les œuvres de la collection d’Eur’Art dialogueront, dans chacune des expositions avec une sélection d’œuvres choisies par les conservateurs dans leurs propres collections. Au musée des Beaux-Arts de Dole, le choix s’est naturellement porté sur un florilège de peintures de la Figuration Narrative que notre institution collectionne depuis le début des années 1980. 

La Fabrique Centre d’art, organisatrice de ces expositions, édite sous la direction éditoriale de Bruno Bernard, un ouvrage de référence préfacé par Jean-Luc Chalumeau, historien et critique d’art ayant vécu de très près les évènements relatifs à l’histoire de la Figuration Narrative, qui écrit : « Remarquons ici que les artistes de la Figuration Narrative ne sont pas tombés dans le piège du didactisme inspiré de Bertolt Brecht. Tous très marqués par la « pensée 68 », en particulier par les thèses d’Herbert Marcuse, ils ont compris que le potentiel subversif de leurs œuvres devait tenir dans leur dimension esthétique bien davantage que dans un discours plus ou moins explicite ». Ce livre contiendra également les textes de tous les acteurs et participants à l’itinérance de cette exposition.  

Ce retour sur la Figuration narrative des années 1970 s’inscrit dans la continuité d’importantes expositions collectives, notamment celle organisée par notre institution et le musée des Beaux-Arts d’Orléans en 2006, et plus encore celle présentée en 2008 au Grand Palais. Elles ont distingué non pas seulement les artistes majeurs qui lui ont donné ses lettres de noblesse, mais la force collective qui les unit. A la différence de nombreux courants artistiques du 20e siècle, elle ne repose pas sur un préalable tant esthétique que plus fondamentalement sur le rapport à l’image comme vecteur d’une contestation du consumérisme et d’un impérialisme économique post-colonial planétaire. Cet engagement garde aujourd’hui toute son actualité au sein de notre société parcourue par de profonds bouleversements et des crises majeures.