Amanda Wall Beddy Bye

Almine Rech Paris, Matignon is pleased to present 'Beddy Bye,' Amanda Wall's fifth solo exhibition with the gallery, on view from September 12 to October 11, 2025.

In “Portraits and Repetition” (1935), Gertrude Stein, famed avant-garde poet and author, exclaimed that “nothing changes from generation to generation except the composition in which we live and the composition in which we live makes the art which we see… The thing that is important is the way that portraits of men and women, and children are written, by written I mean made. And by made I mean felt.” Originally published as part of Stein’s “Lectures in America,” in defense of what critics noted as her use of repetition in her literary portraits of artists, Stein argued for the distinction between repetition and insistence (or emphasis) and claimed that her repetitions were slightly different each time. Through a process of altering repetitions, we can understand a greater depth to Stein’s subjects. In the slight variation, sometimes even nearly undetectable in their shift, the subject is captured through a different lens.

Today, in a world highly mediated through digital images, the notion of layering a subject (and subsequent fracturing) remains an incredibly potent concept in constructing a sitter or self. Through her paintings, Amanda Wall speaks to the question of portraiture for her generation, imagining compositions guided by the frame of a screen or the memory of subjects seen or documented through digital means. Laden within these painterly studies of form is an investigation into twenty-first-century existentialism and isolation instigated by our digital age. However, her mark is not digital or cold; instead, a sensual swatch of figures dripping into each other and morphing into new forms, marked by lurid colors and flashes of light in the shape of stars and butterflies–a ripe compilation of youth.

In 'Beddy Bye', Wall presents a new suite of paintings taken from the vantage point of being in bed or of figures or objects nestled together within the sheets–a group of boys whose faces are pressed together, piles of girls caressing and falling into each other, of cherries intertwined with cables, and bullet casings which at a glance, could be mistaken for lipsticks, what Wall noted over Zoom as the “ultimate still life.” This is her first exhibition where her paintings feature multiple figures, though she explained that she “doesn’t necessarily see them as different people. It was more of this idea of a fragmented self in this fractured reality space.” The subjects are also imagined, or at least non-specific sitters–characters from Wall’s memory that are an amalgamation of friends, figures seen online, photos on Instagram, and her own likeness from mirrors, camera rolls, and memory.

As our memories today are subjected to frequent visions of screens, they are often guided by the frames cut by a camera roll or app. The digital dimension mitigates our perspective of the corporeal. Our frame has shifted through a digital viewfinder. In the exhibition’s titular painting, the characters blend into each other, with the figure on the right seemingly emerging from the sheet and falling into each successive figure, a tangle of limbs and hair that intertwines in the center. The resulting feeling is reminiscent of scrolling through a series of photos on a phone in quick succession or the result of an image produced by AI prompts, actions that are both deeply embedded in today's reality and dissociated from a physical realm.

For Wall, like many, the bed is a safe place of retreat from the world and a site to grapple with the concept of self. The presence of multiple figures represents a series of repetitions with varying emphasis, an exercise in imagining multiple fragments or forms of a single identity, a continuous process of metamorphosis. However, Wall’s is also a generation where the landscape of our private and public lives is irrevocably intertwined. Never before have more people worked from home or even from bed, transforming it beyond a place of rest or sex but into a site of potential productivity. In grounding the exhibition around the bed, Wall places her sitters or avatars in the most complex landscape to host the meeting of the physical and digital.

—  Sam Ozer, curator, producer, and writer.

Almine Rech Paris, Matignon a le plaisir de presenter 'Beddy Bye,' cinquième exposition personnelle d'Amanda Wall à la galerie du 12 septembre au 11 octobre, 2025.

Dans « Portraits et Répétition » (1935), Gertrude Stein, célèbre poète et autrice avant-gardiste, s’exclame : « Rien ne change de génération en génération sinon la chose vue et cela fait une composition... Ce qui importe, c’est la manière dont les portraits des hommes, des femmes et des enfants sont écrits, et par écrits, j’entends créés. Et par créés, j’entends ressentis. » Dans ce texte, publié à l’origine dans le cadre des « Lectures en Amérique », en défense de son utilisation critiquée de la répétition dans ses portraits littéraires d’artistes, Stein défend la distinction entre répétition et insistance (ou emphase) et affirme que ses répétitions sont légèrement différentes à chaque fois. Grâce à ce processus de modification des répétitions, nous accédons à une compréhension plus en profondeur les sujets de Stein. Dans ces variations minimes, parfois presque imperceptibles, le sujet est capturé sous un angle différent.

Aujourd’hui, dans un monde fortement médiatisé par les images numériques, la notion de superposition d’un sujet (et de sa fragmentation ultérieure) reste un concept incroyablement puissant pour construire un modèle ou soi-même. À travers ses peintures, Amanda Wall aborde la question du portrait pour sa génération, en imaginant des compositions cernées par le cadre d’un écran ou le souvenir de sujets vus ou documentés par des moyens numériques. Ces études picturales de la forme recèlent une réflexion sur l’existentialisme et l’isolement provoqués par notre ère numérique. Cependant, sa touche n’est ni numérique ni froide ; il s’agit plutôt d’une diversité sensuelle de figures qui s’entremêlent et se transforment en nouvelles formes, marquées par des couleurs vives et des éclairs de lumière en forme d’étoiles et de papillons – une mûre compilation de la jeunesse.

Dans Beddy Bye, Wall présente une nouvelle série de peintures réalisées depuis le point de vue d’une personne allongée dans son lit ou de personnages ou d’objets blottis les uns contre les autres sous les draps : un groupe de garçons dont les visages sont collés les uns aux autres, des piles de filles qui se caressent et s’enchevêtrent, des cerises entrelacées avec des câbles et des douilles qui, à première vue, pourraient être confondues avec des rouges à lèvres, ce que Wall a qualifié sur Zoom de « nature morte par excellence ». C’est la première fois que ses peintures représentent plusieurs personnages, même si elle explique qu’elle « ne les considère pas nécessairement comme des personnes différentes. Il s’agit plutôt de l’idée d’un moi fragmenté dans cet espace de réalité fracturé ». Les sujets sont également imaginaires, ou du moins non spécifiques : personnages issus de la mémoire de Wall, un amalgame d’amis, de figures vues en ligne, de photos sur Instagram et de sa propre image dans des miroirs, des pellicules photo et ses souvenirs.

Nos souvenirs actuels étant soumis à des visions fréquentes d’écrans, ils sont souvent formattés par les cadres d’un appareil photo ou une application. La dimension numérique atténue notre perception de la dimension corporelle. Notre cadre s’est déplacé à travers un viseur numérique. Dans le tableau qui donne son titre à l’exposition, les personnages se fondent les uns dans les autres, la figure de droite semblant émerger de la toile et tomber dans chaque figure successive dans un enchevêtrement de membres et de cheveux qui s’entremêlent au centre. Le sentiment qui en résulte rappelle le défilement rapide d’une série de photos sur un téléphone ou le résultat d’une image produite par des commandes d’IA, des actions à la fois profondément ancrées dans la réalité actuelle et dissociées du monde physique.

Pour Wall, comme pour beaucoup, le lit est un refuge où l’on peut se retirer du monde et se confronter à soi-même. La présence de plusieurs personnages représente une série de répétitions avec des accents différents, un exercice d’imagination de multiples fragments ou formes d’une seule identité, un processus de métamorphose continu. Cependant, Wall appartient également à une génération où les paysages de nos vies privées et publiques sont irrévocablement entremêlés. Jamais auparavant autant de personnes n’avaient travaillé à domicile, voire depuis leur lit, transformant ainsi cet espace de repos et de sexualité en un lieu potentiellement productif. En centrant cette exposition autour du lit, Wall place ses modèles ou avatars dans le paysage le plus complexe qui soit pour mettre en scène la rencontre entre le physique et le numérique.

—  Sam Ozer, curatrice, producer et écrivaine.